Procès de Saint-Médard-sur-Ille : "Je ne suis qu'un maillon dans cette chaîne défaillante"

Au deuxième jour du procès de l'accident de Saint-Médard-sur-Ille (35), les trois prévenus sont interrogés à la barre du tribunal correctionnel de Rennes. Il s'agit de déterminer les parts de responsabilité de la SNCF et du chauffeur du camion dans la collision qui a fait trois morts en 2011.

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Cette deuxième journée d'audience devait être consacrée aux interrogatoires des trois prévenus dans le procès de l'accident mortel de Saint-Médard-sur-Ille, en octobre 2011, à savoir ceux de Fabien Chauvet, 41 ans, le chauffeur du poids lourd, et ceux des représentants des deux principales composantes de l'entreprise ferroviaire, SNCF Mobilités et SNCF Réseau.

Tous les trois sont poursuivis pour homicides et blessures involontaires après la collision mortelle d'un camion et d'un TER de la ligne Saint-Malo - Rennes, ayant causé la mort de trois passagers du train et fait de nombreux blessés, le 12 octobre 2011.

"Je ne connais aucun de vos visages mais je sais toutes vos souffrances, certains de vos handicaps"


En ouverture d'audience, Fabien Chauvet, le conducteur du camion, a souhaité lire un message, dans lequel il reconnait les faits, qui lui sont reprochés. Il y redit aussi qu'il n'a ni entendu le signal sonore ni vu le signal lumineux annonçant l'arrivée du TER au passage à niveau n°11.
Avec émotion, il s'adresse aux victimes: " Je vous présente toutes mes excuses. Je ne connais aucun de vos visages mais je sais toutes vos souffrances, certains de vos handicaps. Je ne pourrai jamais m'acquitter de ma dette."


Un témoin évoque les responsabilités du chauffeur


Puis, durant l'interrogatoire, le ton change
Fabien Chauvet se présente en expert de la conduite de poids lourd. Avec autorité, il s'adresse à la présidente. Une fermeté qui ne suffit pas à le dédouaner. Un témoin, qui suivait le camion à l'approche du passage à niveau, a dit lui que Fabien Chauvet ne pouvait pas ne pas avoir perçu les signaux qui annonçaient l'arrivée du TER.


"Un réflexe, un simple réflexe"


Ce 12 octobre 2011, en dépit des signaux, le camion s'engage sur le passage à niveau n°11 de Saint-Médard-sur-Ille. Lorsque Fabien Chauvet voit la seconde barrière s'abaisser, il freine, s'immobilise au lieu de s'extirper. "Un réflexe, un simple réflexe", dit-il. "J'ai conscience que cela a provoqué un drame."

Fabien Chauvet est-il le seul responsable?
Lui clame haut et fort : "Je ne suis qu'un maillon dans cette chaîne défaillante."

Trois accidents auparavant


La Justice réfléchit elle aussi à la dangerosité des lieux. Avant ce drame de 2011, trois accidents se sont produit sur ce même passage à niveau en 2006, 2007 et en 2010. En 2007, il s'agissait déjà d'une collision entre un TER et un camion. Un rapport du Bureau d'enquête et accident avait alors préconisé des travaux d'aménagement; travaux qui n'avaient pas été réalisés quatre ans plus tard lors de l'accident mortel.

La SNCF figure donc aussi sur le banc des prévenus. Les deux responsables des branches mobilités et réseau doivent être également interrogés ce mardi.



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